Ce projet est le fruit d’une collaboration multiple entre chanteurs, musiciens et danseurs amateurs pour la plupart, dont l’initiative revient à 2 chanteurs issus des chorales des Villains de Massy, Joëlle Kohler et Frédéric Cogné.
Relever le pari de monter de toutes pièces cet opéra emblématique fût l’argument de départ pour lequel ils ont créé l’association Les Boréades, ensemble vocal moteur du projet.
Les Boréades nous ont sollicités pour constituer le noyau de l’orchestre composé de 2 violons, un alto, un violoncelle, une flûte et un théorbe ; celui-ci s’est vu renforcé pour l’occasion de Nathalie Cannistrano (violon baroque), Arnaud Conde (flûtes), Sarah Gron-Catil (violoncelle baroque), Mathilde Jaglin, (flûtes), Myriam Ropars (viole de gambe) et Violette Stemmer (clavecin).
Les Boréades ont également fait appel à un metteur en scène-chorégraphe, des danseurs, des chanteurs supplémentaires et un directeur artistique pour coordonner l’ensemble.
L’aboutissement de ce projet est un spectacle mis en scène et chorégraphié par Claire Kohler, réunissant une trentaine de participants placés sous la direction de Pierre-Alain Janin.
Nous remercions l’association ASCO 91 gestionnaire de l’espace Odilon Redon, et tout particulièrement son trérorier Xavier de Galzain, pour son accueil.
C’est dans ce beau théâtre situé au coeur de l’école Steiner de Verrières le Buisson que seront données les premières représentations.
L’intrigue
Inspiré des pages de « l’Enéide » de Virgile, l’opéra en trois actes « Dido and Aeneas » est né sous la plume de Henry Purcell qui le composa sur un livret du poète irlandais Nahum Tate.
Après la chute de Troie, le prince grec Enée, fils de Vénus, s’enfuit vers l’Italie où les Dieux de l’Olympe lui ont ordonné de fonder un nouveau royaume, Rome. Dans son périple, il atteint l’Afrique où il est accueilli par Didon, la reine de Carthage ; tous deux tombent éperdument amoureux et Enée fait fi de sa mission divine pour rester auprès de Didon, mais des sorcières oeuvrent à leur destruction : elles dépêchent un esprit maléfique sous les traits de Mercure qui ordonne à Enée de se soumettre à la volonté des Dieux pour accomplir sa destinée. Didon revient sur son engagement envers Didon et s’apprête à reprendre la mer ; Didon se sentant trahie et abandonée n’y survivra pas et se donne la mort.
L’œuvre
Nous savons peu de choses concernant l’origine de ce chef d’oeuvre qui est le seul véritable opéra de Purcell et premier du genre en angleterre.
Il est communément admis que cet opéra aurait été écrit et donné dans un pensionnat de jeunes filles de Chelsea en 1689 mais une série d’indices suggère que cette représentation serait une reprise plutôt qu’une première dont ont situe la composition vers 1684 ; cette thèse est appuyée par l’absence de musique dans les copies de partitions retrouvées dont plusieurs parties du livret imprimé font référence, notamment celle d’un important prologue. L’oeuvre ne nous est parvenue que sous la forme d’une adaptation incomplète réalisée au 18ème siècle ; il semble que l’orchestre ait été composé d’un quatuor à cordes, d’un clavecin et d’une guitare dont aucune partition n’a été retrouvée, et l’œuvre originale comportait probablement un épilogue parlé.
Le thème du conflit entre l’amour et le devoir fait de Dido and Aeneas une parfaite tragédie dans l’esprit lullyste, tout comme sa forme en alternance de récitatifs et d’airs entre lesquels s’intercalent des danses instrumentales ou chantées. L’accent est mis sur les parties vocales, doublées le plus souvent par les instruments. la spontanéité de l’inspiration mélodique, la concision et l’équilibre de l’oeuvre, la grande variété des moyens dramatiques utilisés permettent à l’expression d’atteindre une vérité intense, notamment dans les arias.
L’argument
Acte I
Dans son palais, Didon ne parvient plus à cacher ses tourments. Sa confidente Belinda devine qu’elle aime Énée et encourage Didon à accepter l’amour qu’elle éprouve. Une telle union assurerait la prospérité de Carthage, l’honneur de la reine et le bonheur d’Énée, qui ne cache pas son inclination pour Didon.
Aux encouragements de Belinda se mêlent ceux de la seconde dame d’honneur et du choeur des courtisans. Tous l’engagent à assumer ses sentiments pour le bien de son peuple.
Énée paraît, accompagné par sa suite de Troyens, et se déclare à la reine. Elle tente faiblement de le repousser tandis qu’il se montre prêt à forcer son destin pour demeurer auprès d’elle et servir Carthage. Belinda et le choeur encouragent l’Amour à vaincre les réticences de Didon. Celle-ci finit par céder au fils de Vénus et toute la cour se réjouit.
Acte II
Le lendemain, Didon et Énée célèbrent leur union par une grande partie de chasse, mais la Magicienne rassemble ses sorcières dans une grotte afin de fomenter la destruction de Carthage; tout bonheur lui faisant horreur, elle a décidé de ruiner les projets de Didon et d’avancer l’heure du destin pour le héros troyen :
La Magicienne trouble la partie de chasse par un terrible orage, Belinda presse Didon et ses courtisans de retourner au Palais ; Enée qui s’est attardé voit alors apparaître un esprit maléfique sous l’apparence de Mercure.
L’esprit lui enjoint d’obéir à Jupiter et de quitter Didon pour appareiller sur le champ vers l’Italie avec ses guerriers afin d’accomplir son devoir de fonder une nouvelle Troie. Après s’être entretenu avec ses acolytes, Énée se soumet mais reproche aux Dieux de le pousser au parjure.
Acte III
Dans le port de Carthage, les marins troyens s’apprêtent à reprendre la mer, le coeur léger, sans regretter les femmes qu’ils abandonnent. La Magicienne et ses sorcières se réjouissent de la détresse imminente de la reine, qui sera fatale à Carthage ; reste à déchaîner une tempête qui coulera le navire d’Énée, et leur joie sera complète.
Au palais, Didon voudrait prier les Dieux pour retenir Enée mais elle sait qu’ils seront inflexibles. Lorsqu’Énée vient lui annoncer l’ordre divin, elle lui reproche de l’avoir trompée, il savait qu’il devait partir et l’a offensée.
Énée proteste et décide de désobéir à Jupiter. Hors d’elle, Didon le renvoie.
Après son départ, elle demeure entourée par Belinda et sa cour, et s’abandonne à la mort dans une ultime lamentation